Vu et entendu par Raymond Ménard

M. Raymond Ménard
Ici est confié le soin de dire à Raymond Ménard, journaliste émérite des régions du Centre et de la Normandie, dont le coup de plume est si précieux que cette rubrique lui appartient depuis trois ans désormais, en pleine et entière liberté. Ici donc nous nous attacherons à publier aussi vite que possible les chroniques qu’il nous livrera en homme tranquille, selon son envie et sa disponibilité. Quels que soient ses avis, humeurs, appréciations ou critiques, cela va de soi…

Le grand ami de notre festival qu’est Raymond Ménard a dit « chiche » pour la sixième édition d’icelui. Et toujours à ses frais, il y tient, ce qui garantit son indépendance. Alors suivez cette rubrique le moment venu. Qu’on se le dise depuis les cabanes à sucre les plus reculées jusqu’aux dernières chaumières de chez nous !

 


Faisons un rêve

La Vache et le Caribou sont repartis réjouis…

Voilà, le rideau est tombé.
De la lumière, tous, nous allons nous retrouver dans l’ombre des habitudes. Mais l’ombre et même la nuit n’empêchent pas de faire un rêve. Alors, après un grand merci à tous, initiateurs, acteurs, participants, et à ceux qui œuvrent justement dans l’ombre et permettent ces relations entre tous, avec eux faisons ensemble, si vous le voulez bien, un merveilleux grand rê… vœu.
Et reprenons tous en chœur :


La Vache et le Caribou

Sur la route de cheu nous (bis),
J’ons vu passer un caribou (bis),
Et une vach’ (bis),
Pas très bravach’ (bis),
Et une vach’ pas très bravach’
évitant le passag’ des clous.

Ils venaient au festival (bis),
Déambulant d’un air martial (bis),
Pour saluer (bis),
Le président (bis),
Pour saluer le président
Dont le programme est épatant.

Ils accouraient avec ardeur (bis),
Pour partager la bonn’ humeur (bis),
Et savourer (bis),
Ce festival (bis),
Et savourer ce festival
Qui vraiment est un régal.

Le caribou est r’parti (bis),
Et la vach’ normand’ aussi (bis),
Et tous les deux (bis),
Sont très heureux (bis),
Et tous les deux sont très heureux,
D’avoir vécu ces temps précieux.



Derniers échos, dernières images

Bénévolat

« Si tu veux qu’ils se battent, jette-leur du grain. Si tu veux qu’ils s’aiment, fais-leur construire une tour. »
Ce double conseil saint-exupéryen est plus que jamais d’actualité. Il repose bien sûr sur l’altruisme et le partage, deux notions qui tendent à disparaître du code des relations entre les hommes. Par chance à Verneuil-sur-Avre, les tours, si l’on peut dire, ont déjà été construites. Et le nombre d’associations locales est éloquent : plus de cent trente.
Mais si de nombreuses personnes sont engagées dans plusieurs associations, les rapports entre les diverses cellules manquent incontestablement de liant. Il reste que Adbstar est une belle famille dont les qualités premières du bénévolat sont manifestes.

À l'exception de Colette Lhommet, Michel Bourre et Francis Clatigny, excusés, les membres du Conseil d'administration, du bureau et une partie des hébergeurs donnent le coup d'envoi du 6ᵉ festival.

Ses membres sont regroupés autour du président, Fabien Perucca, qui ne ménage ni ses moyens, ni son temps, qui fait toujours face avec détermination devant les aléas de la vie, qui est un indéniable moteur. Et l’équipe rassemblée autour de lui, familiale, amicale, fait preuve elle aussi de grand courage et de générosité. Unie, décidée, de l’accueil au transport, de l’organisation des spectacles à l’administration, des initiatives pour assurer et préparer les moyens qui permettent de survivre… comme les repas, établir le programme, l’annoncer, le présenter, rien n’est négligé dans ces tâches, même la plus modeste. Tout est construit dans l’amitié et l’estime.

De gauche à droite : Catherine Delporte, Colette Lhommet, Michèle Thouin et Patricia Crignon. Quatre des cinq mousquetaires de la cuisine, Éliane Dupuis, la cinquième, étant excusée ce jour-là.

Ainsi lorsque entre deux spectacles, derrière le rideau noir se dressent les tables pour accueillir les convives, les cuisinières au nombre de cinq savent se transformer en serveuses attentives et souriantes, satisfaites de faire savourer leur talent culinaire et de pâtissières. Et les convives apprécient cette pause-repas. Un grand bravo à Catherine, Colette, éliane, Michèle et Patricia qui savent avec brio mettre la main à la… pâte !


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Tous Charlie

Charlie et Gwen, au premier rang de la salle.

Lors du spectacle présenté par Alexandra Hernandez, le public eut la bonne surprise de voir apparaître sur scène Charlie, la fillette de la chanteuse, pour participer, du haut de ses trois ans et demi, au final.
Accueillies comme tous les autres artistes chez des Vernoliens sympathiques, la chanteuse et l’enfant ont bénéficié de l’aide de Gwen, la petite-fille de Michèle et Jean-Pierre Thouin, fidèles d’entre les fidèles. Gwen se mit au diapason et joua les baby-sitters auprès de Charlie, avec tout le dévouement attendu et les félicitations des organisateurs.


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Soirée relâche

Gilles Jamault sous la conduite de sa cavalière.

Créateur et meneur-animateur du trio An Las, Gilles Jamault a mis à profit sa journée de relâche du vendredi 21 août pour rejoindre la salle des fêtes de Verneuil-sur-Avre, et venir applaudir la soirée animée par le duo Jean-Guy Deraspe – J. Red Mitchell. En compagnie de madame, il s’élança même sur le parquet pour guincher et connaître le plaisir d’avoir pour un moment sauté la rampe.


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Laissons les bons temps rouler

Cette expression acadienne, qui invite l’interlocuteur à profiter du temps présent, fut illustrée, le vendredi 21 août, par l’arrivée impromptue d’une artiste de très grande valeur : la violoniste et compositrice ève-Marie Bodet.
Cette étoile de la musique, dont le parcours brillant la conduisit sur la route de l’étude du violon, jouit d’une réputation internationale.
Apprenant la prestation de Mélanie LeBlanc au festival la Vache et le Caribou, elle fit spontanément une halte imprévue à la salle des fêtes locale, et se retrouva bien vite sur scène pour participer au show de la chanteuse acadienne, fan de Michel Legrand.
Ce fut un moment délicieux que d’applaudir cette artiste qui côtoya le réputé violoniste Didier Lockwood, qui fut rattrapée par le jazz manouche, découvrit la musique cajun et qui, en 2011, s’associa avec la chanteuse acadienne Edith Butler.
ève-Marie Bodet, dont le talent n’a d’égal que sa gentillesse, donna, en toute simplicité, un joli soupçon de sa maestria, maestria qui est applaudie dans le monde entier.

Accompagnée par le pianiste Armand Dionne, Ève-Marie Bodet.


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Chorale surprise… et participation

Une première pleine de spontanéité.

Cette année, le spectacle s’est ouvert sur le pastiche d’une chanson que plusieurs membres prévenus au pied levé n’ont pas hésité à défendre. Prouvant, là encore, bonne volonté, temps de réaction rapide, disponibilité et talent.
De son côté le conseil municipal, au travers de sa commission des associations, n’hésite pas à encourager le travail de Fabien Perucca et son équipe. Didier Husson, l’adjoint délégué à la Culture, apporte, chaque fois qu’il le peut, son calendrier d’informations dans le domaine culturel.
C’est ainsi que le dimanche 23 août, lors de la projection du dernier film-plaidoirie de Denis Côté, Que ta joie demeure, il précisa que, le dimanche 27 septembre prochain, le cinéma Le Trianon présentera au cours de deux séances, à 14 h 30 un film d’Alain Jessua, et à 17 heures le premier film de notre voisin de La Guéroulde Jean-Yves Carrée-Lebasque.


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Carré d’as

Un quatuor au diapason.

Lorsqu’on travaille ensemble à la mise sur pied d’une manifestation populaire, la bonne ambiance est primordiale. Elle est l’indispensable ciment qui reliera entre eux les membres. Bientôt naîtront des expressions caractéristiques qui les désigneront. Ainsi le Carré d’As d’Adbstar. Il est formé de deux couples qui répondent toujours « Oui » lorsqu’un service est demandé. Il s’agit de René et éliane Dupuis d’une part et de Michèle et Jean-Pierre Thouin d’autre part.
Les premiers prêtent volontiers leur spacieuse maison pour les réunions du bureau. René joue toujours, avec discernement et tact, les contrôleurs aux entrées des spectacles. éliane, tout comme Michèle, appartient à l’escadron des cuisinières et des pâtissières. Et Jean-Pierre mitraille les événements pour réaliser les archives souvenirs de ce joyeux temps de partage.


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L’art de faire… la bombe !

Viser juste !

En révélant au public vernolien l’histoire des premiers vols des aviateurs canadiens se lançant dans la Grande Guerre, Véronique Peyraud-Damas ne put s’empêcher de tirer, des archives du musée d’Air France, la photographie anonyme d’un équipage mimant pour le photographe le lancer à la main d’une bombe.
C’était, à l’époque, la technique appliquée. Il est vrai que l’altitude de vol était relativement basse et que « l’important, pour ce lâcher de bombe, avant tout était de savoir l’endroit où ce qu’elle tombe… » comme le chanta quelques décennies plus tard le regretté Boris Vian.



Que ta joie demeure :
un regard sans concession sur le travail

Œuvre-constat imprégnée de dérision, Que ta joie demeure est le film témoin que le cinéaste québécois Denis Côté a réalisé, l’an dernier, avec une belle audace.
Ce film témoin, sans concession, à classer sans hésiter dans la catégorie des documentaires révélateurs de la vie que se prépare l’homme, était projeté, dimanche soir, au cinéma Le Trianon, et marquait la fin du 6ᵉ festival de la Vache et du Caribou.
Froid, distant comme le fléau que représente le travail enveloppé dans la rentabilité majestueuse et dominante qu’il dénonce, ce documentaire révèle, de façon inquiétante et douloureuse, le carcan que s’invente l’homme assoiffé d’égoïsme, et pour tout dire déshumanisé.

Coupé du monde, dans un univers restreint.

Le travail quotidien, routinier, n’offrant plus d’enthousiasme immédiat, dessèche l’individu en lui enlevant toute perspective ensoleillée. La populaire trilogie Métro, boulot, dodo trouve là tout son relief. La pause café-cigarette rejoint, dans un silence éloquent, les minutes passées devant la machine, l’établi ou le sas de décrassage. La cantine elle-même n’est plus qu’un passage obligé, sans échange et sans partage.

Une obligation : le décrassage.

Les scènes tournées dans des usines de Montréal, sans autre son que le bruit des machines et le non-dit des hommes et des femmes hypnotisés, emportés par une obligation les privant de toute ambition et de tout espoir, laissent entrevoir l’avenir inquiétant que cette société de consommation tisse à l’horizon pour les gens de demain.

Jetées dans la même routine anesthésiante.

À peine, au détour d’un couloir ou d’un atelier, quelques mots remplis de dérision ont-ils été inscrits sur le mur : « Si vous êtes bon, on vous donnera le travail. Si vous êtes très, très bon, vous le ferez faire par d’autres. » Denis Côté, courageusement, secoue le cocotier. En sachant consciemment que son film n’est pas une comédie, et que l’homme, abruti par cet esclavage qui ne dit pas son nom, est rejeté de façon systématique sur les rives d’un eldorado imaginaire.
 Peut-être un jour, l’homme au bout de sa misère entreprendra-t-il une longue migration vers un mirage apparu à l’extrémité de son désespoir.
N’est-ce pas déjà ce que certains peuples ont commencé à faire ?

Dernière image du film : ce jeune musicien interprétant la mélodie de Bach. Réussira-t-il à retrouver le chemin du bonheur ?



Quand les pilotes canadiens
écrivaient les premières pages de l’aviation

Véronique Peyraud-Damas, archiviste du musée Air France, est venue faire revivre les premiers vols des pilotes canadiens.

Un conflit aussi horrible soit-il engendre toujours d’étonnants progrès pour les générations qui suivent. Au prix du sacrifice suprême, des hommes deviennent des héros, et inscrivent leurs noms dans la mémoire de leurs descendants.
Lors du dernier conflit mondial, nos cousins canadiens en volant à notre secours ont accompli des exploits qui restent des exemples devant lesquels on s’incline encore aujourd’hui avec tout le respect qui leur est dû.
Mais il faut savoir que l’âme du Québec, si riche de partage et de générosité, demeure au travers du temps un lien solide qui relie de chaque côté de l’Atlantique nos pays francophones.
À l’orée de la Première Guerre mondiale, alors que l’aviation balbutiait ses premiers vols, il est bon de se rappeler que nos cousins d’outre-mer étaient déjà présents pour participer à cette conquête du ciel.
C’est ce que Véronique Peyraud-Damas, archiviste et membre du musée Air France, est venue conter, samedi 22 août, à la salle des fêtes, au cours d’une conférence illustrée de magnifiques documents et affiches.
La conférencière évoqua le courage intrépide du mécanicien Jeannet, du pilote Webster, du Québécois d’origine Jean-Marc Landry, breveté en 1914, qui furent les pionniers de la Canadian Air Force.

Le mécanicien Jeannet…
… et le pilote Webster, deux des pionniers de l'aviation canadienne pendant la guerre de 1914-1918.

Elle révéla l’influence de la cavalerie sur l’aviation (on monte dans un avion par la gauche, tout comme on monte sur sa monture), et souligna le courage de ces jeunes, qui apportèrent, avec leur bel enthousiasme juvénile, les espoirs qui se concrétisèrent en 1918. 14 000 pilotes canadiens participèrent à ce premier conflit mondial.
Véronique Peyraud-Damas conta aussi les rivalités opposant les chefs des états-majors, contrastant avec le partage des espoirs et de l’audace des jeunes pilotes, véritables pionniers de cette formidable bataille du ciel, à l’aube du xxᵉ siècle.



Quand Jean-Guy Deraspe,
l’homme-orchestre violoneux, met le feu

Jean-Guy Deraspe

Deux. Deux musiciens sur scène. Mais qui mettent l’ambiance et le feu comme quatre. Jean-Guy Deraspe est un récidiviste pour ne pas dire un habitué de ces nuits chaudes qu’il anime avec un entrain dont le rythme est infernal. Accompagné par son ami de longue date J. Red Mitchell, virtuose de la guitare, il a conquis tous les spectateurs venus assister le vendredi 21 août au dernier baroud de ce 6ᵉ festival de la Vache et du Caribou. Passant des cordes du violon à celles de la mandoline ou de la guitare, il navigue avec bonheur, soutenu par son compagnon, sur un répertoire varié, parfois insolite mais toujours de qualité et souvent endiablé.
Riche de références historiques, folkloriques et personnelles qui ne sont pas les moins remplies d’émotions, ni de qualité, Jean-Guy Deraspe a entraîné la salle dans un de ces voyages où le respect de l’autre et de la famille renforce le bonheur de gens qui prennent la vie à bras-le-corps. De l’évocation de Louis Hémon et de sa Maria Chapdelaine jusqu’à celle de Jolie Louise, des 48 degrés et ses étoiles de Jacques Cartier, parti de Saint-Malo, jusqu’aux merveilleux textes retraçant sa propre existence avec Si ma mère, chez nous ou Où es-tu l’amour ?, ce sont plus de quarante chants, mélodies et danses échevelées que ce violoneux, habité par le talent, a offert au nom de l’amitié au festival vernolien.

J. Red Mitchell et Jean-Guy Deraspe : deux indissociables complices

À son côté, J. Red Mitchell, dont la carrière croisa celle de Stéphane Grappelli, Gilles Vigneault, Félix Leclerc, Diane Dufresne, Jacques Higelin, Robert Charlebois ou encore Nicole Croisille, a fait preuve d’une infatigable maestria. Ce duo de prodiges de la musique a offert, sous forme d’un splendide bouquet, une soirée qui fera date dans la mémoire de ceux qui ont eu le privilège d’applaudir ce spectacle.



Mélanie LeBlanc, la grande voix acadienne,
comme dans son salon

Quand on est petite fille, que l’on vit dans une famille où la musique occupe une grande place, quoi de plus naturel que de jouer à la professeur de chant avec ses poupées, comme d’autres jouent avec elles en devenant leur maîtresse d’école ?

Imposer le rythme

Mélanie LeBlanc, fillette à la voix prometteuse, faisait chanter ses poupées dans son salon. Et le vendredi 21 août, c’est dans son salon transféré sur la scène de la salle des fêtes de Verneuil-sur-Avre qu’elle a invité le public à redécouvrir la chanson française et particulièrement les recueils de ces grandes voix que furent Michel Legrand et édith Piaf.
Le visage encadré par de fins cheveux bruns glissant sur ses épaules, longue robe noire sculptant son corps épousant les rythmes de ses chants, elle fit l’effet d’une apparition sonore, accompagnée avec maîtrise par le pianiste Armand Dionne, frère de la célèbre chanteuse lyrique acadienne Chantal Dionne, interprète de Mozart, Bizet, Massenet, et bien d’autres grands compositeurs d’opéras.

Mélanie et son pianiste Armand Dionne (photo Jean-Pierre Thouin)

Enfant, Mélanie LeBlanc fut bercée par les chansons et la musique de Michel Legrand, et naturellement elle suivit sa trace pour mieux faire revivre ces airs si difficiles à interpréter, tout comme ceux d’édith Piaf. Des Moulins de mon cœur à Milord, en faisant même un détour par le répertoire de Nana Mouskouri, elle apporta le réconfortant accent de sa langue maternelle, imprégnant ses interprétations de la saveur francophone si douce à partager.
Son récital a même paru court, malgré quelques œuvres du folklore acadien. Habituée qu’elle est du festival de Saint-Aubin-sur-Mer, nul doute qu’on la reverra avec plaisir.

L'enthousiasme, tous ensemble



Caméra au poing
avec le réalisateur acadien Chris LeBlanc

Chris LeBlanc : traduire les émotions en images

Être armé d’une caméra pour faire vivre une page de l’Histoire ou commenter une tranche de vie qui échappe à l’ordinaire, telle est la passion de Chris LeBlanc. Ce documentaliste et réalisateur acadien, spécialiste de séries, l’un des plus talentueux techniciens de sa génération, est venu, le lundi 17 août, présenter, au cinéma Le Trianon, deux de ses œuvres.
Son premier court-métrage projeté, Les Larmes du Lazaret, retrace l’histoire d’une léproserie acadienne créée à Tracadie en 1604 avec l’arrivée des premiers malades et leur marginalisation volontaire. Réalisée avec des moyens conséquents de décors et de maquillages, l’œuvre présente avec force la lutte douloureuse et remplie de fraternité par les premiers hommes ayant vaincu leur peur et ouvert leur cœur pour surmonter ce fléau arrivé comme la peste et dont on ignore l’origine. La réaction primitive des autorités qui parquèrent brutalement les malades sans aucune charité, les comportements divers, et souvent aux antipodes l’un de l’autre, des habitants surpris, craintifs et finalement hostiles, le sacrifice des premières religieuses, l’action des médecins, des prêtres, celle du père Xavier Lafrance notamment, et puis en 1964 la délivrance enfin avec la fermeture de la léproserie.
Chris LeBlanc, jouant de tous les atouts à sa disposition, musiques de suspense, lumières blafardes, comédiens chevronnés, a multiplié les scènes qui frappent et qui touchent avec les plans de désespoir des malades, l’inhumanité flagrante de leur condition.
Le second film, tourné en 2001 à la force du poignet et sans beaucoup de moyens, intitulé Le Libérateur libéré, conte l’histoire de Fortunat Haché.
Ce dernier, jeune engagé, quitte son Canada natal pour participer à la libération de l’Europe et fait partie de ces vagues d’assaut qui débarquent le 6 juin 1944 sur les côtes normandes. Il connaît l’enfer, échappe au carnage, et avec son unité continue son chemin de reconquête en repoussant l’ennemi jusqu’aux frontières allemandes et belges, puis se retrouve en Hollande où il poursuit la lutte. C’est au pays des tulipes qu’il fera la rencontre d’une jeune Néerlandaise : l’instant d’une idylle qui ne dure qu’un temps très court. Le devoir et les combats reprennent leur cours et, la paix revenue, le héros regagne les rives du Saint-Laurent, construit sa vie d’homme, étouffant le souvenir de son aventure hollandaise qui en silence a porté son fruit. Son secret, il le garde au plus profond de son cœur. Jusqu’au jour où sa fille s’entête à le retrouver. Chaîne et silence rompus. L’ancien libérateur est à son tour libéré. De ce secret. La guerre et ses conséquences font renaître l’espoir.
Mais le temps et les hommes, implacablement, renterrent la belle histoire. La réalité est souvent plus cruelle que la fiction et le rêve qui en découlent. Ainsi va la vie qui ne laisse pas souvent le choix.



Ne pas oublier

Cette période d’août, qui chaque année correspond au festival de la Vache et du Caribou, accouple régulièrement deux de ses jours avec les anniversaires douloureux des 13 août 1943 et 17 août 1944. Ces jours-là, deux Canadiens, originaires de l’Ontario, ont payé de leur vie leur engagement pour libérer l’Europe et la France.
Le premier, l’aviateur Donald William Dufton, disparut dans l’explosion de son Halifax avec l’ensemble de l’équipage de l’appareil, aux portes de Verneuil. Le second, Hector Sylvestre, parachutiste, fut trahi, à moins d’une semaine de la libération de la ville, par la chance qui l’avait jusqu’ici accompagné. Fusillé dans le jardin des Barrettes, derrière la mairie, avec cinq résistants français pris au piège en même temps que lui, il repose aujourd’hui dans le cimetière vernolien.
Tout comme nos grands-pères qui rêvaient que la guerre 1914-1918 soit la dernière, et comme ces peuples meurtris qui souhaitent profondément ne plus jamais revivre ces douloureux carnages, les membres d’Adbstar se sont inclinés, le lundi 17 août, sur la tombe du malheureux Hector Sylvestre.


La délégation composée d'Aimée Pezot, Michèle Thouin, Nicole Boucher, Patrick Lecouturier et René Dupuis devant la tombe d'Hector Sylvestre (photo Jean-Pierre Thouin).

 

Claude Vallières
Quand les souffles de la vie se font poésie

Armé de deux guitares et venant de la Nouvelle-France, le musicien poète Claude Vallières a pris d’assaut la scène de la salle des fêtes de Verneuil-sur-Avre, le dimanche 16 août. Aussitôt, il a présenté en chansons les différents souffles de vie qui l’ont guidé dans sa démarche.
Sans même reprendre son propre souffle, il s’engage dans celui du cœur. Il égrène des notes de nostalgie, prend le large de l’absence, et lorsque les journées deviennent trop lentes et les instants du jour trop courts, le chanteur change de voie pour se réfugier dans le quotidien des choses. Il le peint de couleurs pastel, pleure sa brièveté et évoque la douceur et la richesse de la tendresse partagée. Le public se laisse bercer mais il se surprend à penser que l’homme qui chante si bien l’amour sous toutes ses formes et qui approcha de près de grands noms tels Daniel Lavoie ou Michel Rivard, qui œuvra également avec le Cirque du Soleil, n’eût pas donné plus d’engagement à son souffle de poésie avec plus de révolte.
Un accent à la Félix Leclerc, à la Gilles Vigneault, une touche forte semblable aux ambiances peintes par Lisette Tardy, l’artiste qui ouvrit l’an dernier le festival de la Vache et du Caribou, auraient apporté le vent attendu de la puissante forêt canadienne.
Juste un brin de souffle supplémentaire…

De la tendresse à hauteur d'homme.



Souvenir musical de la Louisiane
Une découverte pour tous

Membres d’Adbstar, Yvonne Coinon et Bernard Sauques de Bois-Arnault exploitent dans cette commune du canton de Rugles un gîte d’hôtes réputé avec d’accueillantes chambres, une table avec la possibilité d’y savourer de bons repas, un élégant jardin et même une invitation à se détendre au… piano. Car Yvonne est une mordue de jazz New Orleans. Amie de Francine Fonsèque, qui vit dans la ville voisine de Breteuil-sur-Iton, elle n’hésite pas à prendre place au sein du groupe d’amis musiciens de l’épouse du regretté Raymond Fonsèque, ancien compagnon de scène de Claude Luter, Sidney Bechet, Bill Coleman, Jacques Hélian et autre Cat Anderson.
Yvonne et Bernard ont réalisé cette année un vieux rêve : découvrir le berceau du jazz dixieland à La Nouvelle-Orléans. Ils en ont rapporté photos et films, montés par le passionné Charles Khérian toujours prêt à aider ses amis. Et ils ont tenu à partager cette découverte avec les fidèles du festival. Le dimanche 16 août, ils ont offert la présentation de ces souvenirs, à la salle des fêtes de Verneuil, en apportant eux-mêmes l’accompagnement musical à l’ancienne, comme au temps du cinéma muet. Un instant de convivialité partagée.

De gauche à droite : Charles Khérian, Bernard Sauques et le trio de musiciens, Francine Fonsèque, Eric Eruimy et Yvonne Coinon.



Joyet – Miravette
La parfaite complicité du talent

Persuasif et tellement talentueux…

Bernard Joyet, Nathalie Miravette. C’est le temps de la juste rencontre. De l’excellence.
Les textes sans faute du parolier-poète méritaient la meilleure des notes. Nathalie la lui a offerte. Et avec une osmose de perfection.
Samedi soir, dans le cadre du festival de la Vache et du Caribou, à la salle des fêtes de Verneuil-sur-Avre, ils ont fait un triomphe. Leur spectacle se boit comme une liqueur forte. C’est fort et doux à la fois. Ça réveille et ça ouvre les yeux. Ce nectar gouleyant, qu’ils distillent comme la sève bienfaitrice, irradie l’esprit, bonifie le cœur. Et l’auteur, autodidacte de ces chansons poèmes, qui « sourira à la fortune tant qu’il aura des mots », sème dans les têtes ce blé de réflexion qui rendra meilleur. Il jongle avec ces mots, avec leur sens, et à ce jeu s’invente un dictionnaire plus juste et judicieux que l’officiel. Pour lui, la porte dérobée ne peut être que celle qui permet d’entrer chez un voleur. L’encre sympathique de n’écrire que des choses agréables, et s’en aller en catimini(e) ne peut annoncer qu’un départ pour un pays de rêve ou de vacances. Ses textes accueillent des mots à double fond. On les savoure comme on s’imprègne de la douceur d’un bonbon. Et lui-même, après avoir été agréablement déçu, va jusqu’à chanter Le silence, lequel s’honore de cet honneur.
Nathalie lui offre la parfaite réplique, elle aussi sonore, et de façon splendide. Le public, séduit, ravi, est captivé. Au point que les spectateurs seront nombreux à emporter avec eux, outre le souvenir d’une soirée merveilleuse, le CD ou bien le recueil « Autodidacte II » qui deviendra bientôt le livre de chevet à la manière de La Bible de l’auteur.
Et Bernard Joyet laissera derrière lui l’ombre du grand poète qu’il est, et la musique de la virtuose Nathalie qui n’est pas que…

Un duo sans égal : tête à tête… et côte à côte.



Serge-André Jones
De la musique avant toute chose
et la dérision en supplément

Deux profils pour ne pas perdre la face : le droit, romantique et appliqué lorsqu’il dompte le piano ; le gauche qui joue volontiers les innocents lorsqu’il retrouve l’accent québécois, et le visage prenant de face un air d’Arturo Brachetti pour évoquer les personnages les plus savoureux de la région de Chaudière-Appalaches où se trouve le village qu'il habite.
Avec son bagage de citadin, né à Québec et passé par Montréal, Serge-André Jones a gardé sa silhouette de lycéen farceur. Toujours prêt à la plaisanterie, au sourire contagieux, à conter une blague, à rire de rien et de tout, il se met le public dans la poche dès les premières secondes. Et pour ce qui s’agit d’occuper la scène, il est devenu maître. Le voyage – bucolique forcément – qu’il entreprend avec le public se déroule dans la bonne humeur.

Jeux de mains…
… et jeux de touches.

Depuis dix ans sur les planches, il présente pour la première fois un produit cent pour cent Jones. Il a composé la musique. Il a écrit les paroles. Nul doute que ce garçon déjanté, qui a choisi de rire de tout de peur un jour d’être obligé d’en pleurer, est un artiste talentueux. Son chemin l’a conduit jusqu’à Verneuil-sur-Avre, jusqu’à la Vache et le Caribou. Lui qui adore la nature et la campagne, il ne pouvait espérer mieux avant de poursuivre sa route qu’on lui souhaite longue et joyeuse.



Et la lumière fut avec An Las

Thomas, Gilles et Fred, un trio plein de talent, dynamique et entraînant.

Après l’ambiance poétique des terres du Nord répandue par le duo Alexandra Hernandez-Jonathan Mathis, la scène de la salle des fêtes de Verneuil-sur-Avre était confiée au trio An Las.
Ce groupe, qui a pris naissance et s’est placé sous la houlette du guitariste Gilles Jamault en 2003, à évreux, donna le tempo d’entrée. Ambiance celte avec le folklore accrocheur des gens de l’Ouest, Basques, Galiciens, Bretons, Irlandais ou écossais.
De l’an-dro à la gavotte, de la polka à la valse, du rond de Saint-Vincent à la complainte et aux chants marins, les talentueux musiciens ont entraîné dans une ronde folle tous les habitués du fest-noz. Et ils étaient nombreux, vendredi soir, pour ce rendez-vous très convivial.
Gilles Jamault et ses deux complices, Thomas Couron, le violoniste qui était pratiquement sur des terres familiales à Verneuil-sur-Avre, et Fred Dechiron jonglant de la bombarde à l’accordéon, ou de la flûte à la cornemuse, ont joyeusement animé, avec un bel enthousiasme, cette soirée à inscrire comme l’une des plus chaleureuses du festival.



Alexandra Hernandez
La chanteuse aux pieds nus

Ouvrant la série des spectacles scéniques du Festival franco-québécois, l’artiste acadienne Alexandra Hernandez, légère robe de voile, pieds et jambes nus, telle une apparition, a ouvert son domaine de vie aux spectateurs. En compagnie de son partenaire de scène, le musicien aux multiples talents Jonathan Mathis, elle a saisi d’entrée le public par sa voix tendre et ses textes intimistes.

Alexandra et Jonathan, complémentarité voix et instruments.

Cette grande fille brune, née dans le lointain archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, à moins d’une encablure de la terre des Acadiens, le territoire français situé le plus au nord du continent américain, a exprimé toute la nostalgie et la soif de vivre des habitants de cette contrée. À la fois charnelle et sensible, l’artiste qui a, dit-elle, choisi le meilleur des deux mondes, l’Acadie de ses amis cajuns et la France où elle rédigea ses premières chansons, a su traduire le climat à la fois rude et chaleureux de cette île perdue.
Apportant la note d’humour et musicale indispensable à un tel spectacle pour lui offrir l’originalité, Jonathan Mathis, originaire du Vercors, lui, tire des sons de tout avec un talent bien personnel. Du journal déployé d’un coup sec au ukulélé, il est devenu spécialiste unique du swing mécanique, alternant mini-orgue de Barbarie, accordéon, harmonica et guitare, laissant le soin à Alexandra de s’accompagner à la contrebasse.

Entre le talent partagé, Charlie fait son apprentissage de la scène.

En fin de spectacle, une surprise attendait la salle. La petite Charlie, trois ans et demi, fille d’Alexandra, fut invitée à monter sur scène pour interpréter la chanson de clôture. Ce qu’elle fit avec un enthousiasme prometteur et une détermination déjà bien maîtrisée, allant même jusqu’à quitter ses sandales pour avoir, comme maman, les pieds nus. Souhaitons à Charlie que des ailes poussent à ses talons pour lui donner l’élan nécessaire vers une carrière accomplie.

À l'instar de sa maman, Charlie chantera elle aussi les pieds nus.



In memoriam

En découvrant l’horreur des camps nazis d’Auschwitz-Birkenau construits et fonctionnant sur leur territoire, les Polonais, incrédules et abasourdis, avaient aussitôt pris l’engagement de tout faire pour ne plus jamais revivre les atrocités d’une guerre. Et ils avaient sur-le-champ publié un livre souvenir intitulé Nous n’oublierons jamais.
À Verneuil-sur-Avre, certains habitants, levant les yeux au ciel pour suivre le passage d’un avion striant de sa vapeur blanche le drap d’azur, ne peuvent s’empêcher de penser qu’il y a près de trois quarts de siècle, le vrombissement des bombardiers alliés, passant par vagues au milieu d’un champ de flocons tirés par la D.C.A. allemande, marquait un tournant de la Deuxième Guerre mondiale. Une séquence qui se terminait presque toujours par des atrocités sanglantes, dans des gerbes de feu et de sang. Nos libérateurs, parfois abandonnés par la chance, sombraient dans d’affreuses souffrances au milieu des décombres de leur aéronef. Ils laissaient là leur vie, offrant un horrifiant et suprême sacrifice pour la reconquête de notre future liberté.
Donald William Dufton, de la Royal Canadian Air Force, fut l’un de ces martyrs. Né à Toronto le 10 décembre 1922, il avait embarqué à  bord d’un quadrimoteur Halifax chargé de bombes voguant vers Milan lorsque son appareil, abattu le 13 août 1943 par le pilote de chasse allemand Detlef Grossfuss, tomba en gerbes de feu dans la plaine Saint-Denis de Verneuil-sur-Avre. Venu de l’Ontario (Canada), Donald Dufton repose toujours dans le cimetière vernolien, avec les autres membres de son équipage, à la différence près que deux corps dont le sien n’ont jamais été identifiés. Et sa tombe serait restée anonyme, c’est-à-dire « Known unto God », si l’association Adbstar-France n’avait apposé, à l’été 2010, une plaque de marbre gravée à son nom.
Car les Vernoliens, tout comme les Polonais, ne veulent pas oublier non plus.
Ainsi, comme chaque année depuis lors, au jour anniversaire de ce terrible événement, le 13 août, une délégation représentant l’association, composée d’Aimée Pezot, Nicole Boucher (par ailleurs déléguée du conseil municipal), Patrick Lecouturier, Michèle et Jean-Pierre Thouin, a déposé, au nom de tous ses concitoyens, une gerbe sur la tombe d’un héros disparu à l’âge de vingt ans. 

La délégation d'Adbstar présente au cimetière municipal, le 13 août 2015. De gauche à droite : Nicole Boucher, Jean-Pierre Thouin, Aimée Pezot, Patrick Lecouturier et Michèle Thouin devant le carré du Commonwealth (plusieurs membres de leur association étaient dûment excusés).



Au Trianon : L’Empreinte,
une bien belle leçon d’humanité

Pour donner le coup d’envoi du festival franco-québécois « La Vache et le Caribou », cette manifestation culturelle extrêmement sympathique, Adbstar a fait retentir un grand coup de trompette.
Dimanche après-midi en effet, avec la projection, au cinéma Le Trianon, du film documentaire L’Empreinte, des cinéastes Yvan Dubuc et Carole Poliquin, c’est un magistral départ qui fut lancé.
À l’heure même où le Canada venait de découvrir ce film, la première projection française de cette réalisation était proposée aux Vernoliens. Devant une cinquantaine de spectateurs.
Au micro, Didier Husson, conseiller délégué, chargé du développement culturel, après avoir souligné qu’il étrennait la nouvelle sonorisation de la salle, évoqua le travail des auteurs talentueux du film.
Le but de ce document : découvrir l’origine et l’identité de ce peuple issu du rassemblement par l’Histoire d’individus nés sur deux continents séparés par l’océan. Une véritable quête. Le Canadien Roy Dupuis sert de guide à cette démarche à la fois riche et émouvante qui se déroule dans l’étendue majestueuse de ce pays magnifique et vaste. De rencontres en interlocuteurs, cette histoire du Québec depuis la venue de Champlain révèle, dans un environnement d’images splendides, larges, respirant la liberté, la philosophie d’un peuple qui s’est trouvé. Français de souche (pour la majorité des Normands) et Amérindiens, conjointement rejetés par les Anglais, se sont unis, pour donner naissance à une osmose reposant sur le respect et le partage. Ils sont aujourd’hui 7 millions face à 350 millions d’anglophones. Et leur leçon de vie basée sur l’intérêt commun et non sur l’intérêt individuel est la plus belle des leçons que peut offrir un peuple. Le tout bercé par la remarquable musique signée Jorane.

La poétesse amérindienne Joséphine Bacon, amie du festival, venue à Verneuil-sur-Avre en 2012, est l'une des intervenantes dans le très joli film documentaire de Carole Poliquin et Yvan Dubuc.



C’est dans la boîte !

Et de six. L’annuel rendez-vous de l’été, créé il y a six ans par Adbstar, poursuit sa route. Et tous ceux qui attendent ce festival, reflet du partage de l’amitié et de la culture unissant la Normandie et le Québec, se sont réjouis de cette excellente nouvelle.
Même si cette année le temps de durée s’est rétréci : deux semaines. Deux semaines seulement, mais un programme tout aussi dense, préparé avec toujours autant de foi. Et toujours aussi riche.
Le président Fabien Perucca et son équipe ont concocté une série de rencontres alléchantes annoncées par une affiche de bon goût réalisée par Nadine Cholley. Cette dernière, infographe du sud de la France, amie de Catherine et Thierry Delporte de Tillières-sur-Avre, connaît bien la vallée d’Avre. Le trio s’apprécie malgré la distance : Nadine, faux air de Chantal Goya, habite Palavas-les-Flots. Mais elle intervient régulièrement pour Tillières en Scène, contribuant souvent à la réalisation de ce spectacle. Cette année, elle a volontiers apporté son concours au sixième festival franco-québécois, d’autant que son amie Catherine est l’auteur du dessin de la Vache et du Caribou stylisés, ornant la boîte à camembert des affiches. Car il faut bien le reconnaître – sa modestie naturelle devant-elle en souffrir –, Catherine possède de nombreux dons. Non seulement elle a un coup de crayon qui n’est pas sans attrait, mais elle cuisine en cordon-bleu et réussit ses pâtisseries avec beaucoup de talent. Les habitués du Festival savourent volontiers son far breton. Et puis Catherine, née Kasbarian, a hérité du don d’organisateur de son papa qui fit en son temps les beaux jours de l’étoile sportive tilliéroise. Cheville ouvrière de Tillières en Scène, Catherine enfin sait jouer sans tapage les meneuses de revue.

Nadine Cholley entre ses amis Catherine et Thierry Delporte.

Le programme établi par l’équipe du président Fabien Perucca s’appuie sur une série de spectacles culturels dont l’annonce est à découvrir dans le programme annexe. Mais on se doit de parler déjà du prochain week-end des 14 et 15 août. Ces deux journées vont voir se succéder, sur la scène de la salle des fêtes, un duo musical, un trio celte bien connu et applaudi dans toute la région, un artiste québécois qui jongle étonnamment avec les arts de la scène pour présenter avec humour un spectacle bucolique, et le duo Bernard Joyet-Nathalie Miravette, absolument irrésistible de dextérité verbale et pianistique, et qui, avec ses chansons drôles, impertinentes et d’une qualité rare, vous transportera dans un monde meilleur où vous vous délecterez.
Un grand merci déjà à Adbstar pour cet air vivifiant qu’il fait circuler sous la canicule de ce mois d’août plutôt surchauffé.



Ouverture du Festival
« La Vache et le Caribou »
(sur l’air de Sur la route de Louviers)

Sur la route de cheu nous (bis),
J’ons vu passer un caribou (bis),
Et une vach’ (bis),
Pas très bravach’ (bis),
Et une vach’ pas très bravach’
évitant le passag’ des clous.

Ils venaient au festival (bis),
Déambulant d’un air martial (bis),
Pour saluer (bis),
Le président (bis),
Pour saluer le président
Dont le programme est épatant.

Ils accouraient avec ardeur (bis),
Pour partager la bonn’ humeur (bis),
Et savourer (bis),
Ce festival (bis),
Et savourer ce festival
Qui vraiment est un régal !


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